La malle Courrier
Les malles courrier mesurent en général entre 45 et 55 cm de hauteur. Originellement, cette catégorie de bagage doit son nom à la malle poste, le moyen de transport public le plus utilisé pour voyager d’une ville à l’autre au cours du 19ème. On retrouvait derrière cette calèche, un coffre rectangulaire bombé des mêmes dimensions qu’une malle courrier des années 1900 et recouverte d’un épais cuir appelé « vache », une peau très résistante aux intempéries.
Ces malles était principalement utilisées par des hommes, car elles étaient de dimensions moyennes et donc très pratiques. Une malle courrier peut contenir jusqu'à 2 châssis, toujours aménagés de sangles en toile pour maintenir les vêtements et parfois compartimentés pour transporter un col, une canne, un chapeau, etc. Malles relativement légères, on retrouve souvent des poignées en cuir sur ces modèles, ainsi que deux passants en façade et à l'arrière pour maintenir la sangle.
Utilisation aujourd'hui?
Elle fait aujourd’hui partie des modèles les plus utilisés en décoration d’intérieur avec ses dimensions idéales pour en faire une table basse ou un bout de lit et offrant une très grande praticité de rangement.


La malle Cabine
Mesurant le plus souvent 33cm de hauteur, la malle cabine est apparue au début des voyages transatlantiques, car ses mensurations correspondaient parfaitement à la hauteur des lits dans une cabine de paquebot. Ces bagages étaient étudiés pour permettre aux voyageurs de transporter aisément et simplement tous leurs effets, sans jamais craindre d’être volé ou de les perdre. Les clients pouvaient dans ce petit volume, garder l'essentiel de leurs vêtements utiles au voyage et s'assurer une certaine protection de leurs effets personnels, bien cachés dans la malle fermée a clé et rangée sous le lit.


On retrouve souvent sur les modèles cabine une poignée en façade. Originellement utilisée pour tirer la malle rangée sous le lit, elle facilitait également la manipulation des nombreux bagages empilés en hauteur, à l'arrivé ou au départ d'un steamer ou d'un train. La maison Moynat ajoutait systématiquement cette troisième poignée sur ses malles cabine, pour montrer que leurs produits étaient naturellement conçus pour un voyage transatlantique, épreuve ultime pour une malle stockée parfois dans des endroits humides et manipulée sans grande précaution.
La malle Chapeau
Pour une femme comme pour un homme, il était impensable à l’époque, de voyager sans son chapeau. Cependant, ces accessoires devenaient rapidement très encombrants lors d’un voyage, à une époque ou voyager coûtait excessivement chère. L’engouement pour ces accessoires dans les années 1900 nous offre aujourd’hui un très grand nombre de bagages dédiés aux chapeaux de tous les types. Ces malles, de toutes formes, pouvaient parfois contenir jusqu’à soixante exemplaires différents.
Pour les hommes, les petites malles étaient privilégiées, de forme cubique et compartimentés en trois parties bien distinctes : Dans le capot du bagage, on retrouve deux sangles de fixation permettant le maintient du canotier (chapeau de paille) spécifique à la campagne. A l’intérieur de la cuve, on retrouve un premier châssis amovible dans lequel un espace circulaire est prévu pour maintenir le chapeau de ville appelé «melon». Pour finir, c’est un assemblage de trois cordes tressées et tendues dans le fond de la malle, qui viennent épouser la forme d'un chapeaux de soirée haut de forme. Grace a cette disposition, le galbe du chapeau melon rentre à l’intérieur du haut de forme retourné, tandis que le canotier vient maintenir le châssis une fois la malle fermée. C’était en 1900, le must have pour un gentleman.
Trois chapeaux ne suffisaient évidemment pas aux femmes de cette époque, c’est pourquoi, elles voyageaient avec des malles beaucoup plus conséquentes, et souvent aménagées d’une cage amovible rubanées sur laquelle la cliente pouvait directement fixer ses chapeaux. En fonction de la taille du bagage, les clientes pouvaient transporter de 5 à 60 chapeaux, sans jamais craindre lors du voyage, que les formes soient trop volumineuses ou les matières trop délicates. Pour ces élégantes, Louis Vuitton avait l’habitude d’offrir des petites boites monogrammes contenant des rubans de fixation.




La malle Haute (taille intermédiaire)
Bien plus hautes que les malles courrier, les malles haute (aussi appelées de "taille intermédiaire" dans les catalogues d'époque) mesurent entre 60 à 80 cm de hauteur. Ces bagages très massifs étaient principalement utilisés et commandés pour des voyages de longue distance nécessitant beaucoup d’espace. Elles étaient généralement aménagées de trois, voir quatre châssis intérieurs et offraient un nombre de rangements particulièrement important à leurs propriétaires.

Ces modèles très lourds sont le plus souvent équipés de poignées métalliques ou laitonnées, pour assurer une parfaite solidité. C'était également impossible pour le client de voyager avec ce type de bagages sans porteurs. Lors d'un voyage transatlantique, ces malles étaient trop volumineuses pour être entreposées dans les cabines voyageur, c'était donc majoritairement des malles de cales, bien souvent exposées au conditions les plus extrêmes.
Anecdote : Le quatrième châssis était redouté des femmes de ménages de l’époque car elles étaient souvent victimes de sa profondeur, et tombaient dans la malle en l’attrapant.
La malle Automobile


Les malles automobile se distinguent largement des autres bagages, avec des formes, des couleurs ou des spécificités très particulières. Au début des années 1900, chaque voitures devaient être équipées d’une malle spécifique, fixée a l’arrière, sur le marche pied ou sur le pavillon du toit. La très grande majorité des malles automobile ont été fabriquées sur mesure pour une voiture. En fonction des besoins du client et des particularités de sa voiture ( la forme du capot, du toit, du coffre arrière) le malletier va fabriquer une malle qui puisse naturellement épouser la forme l’emplacement voulu.
Les bagages de coffre sont les modèles les plus connus, une grosse malle légèrement bombée avec une ouverture en façade et contenant 3, voire 4 valises amovibles pour ranger les vêtements. Recouverte d’une toile enduite imperméable à base de gutta percha, une fois arrivé a l’hôtel, le client pouvait simplement récupérer ses valises protégées, et laisser la malle fixée solidement sur sa voiture. On retrouve également les malles pavillons, très longues et particulièrement légères, qui se distinguent par un fond légèrement galbé. A cette époque, le châssis des voitures était particulièrement fragile et ce galbe permettait d’équilibrer la charge du contenu de la malle posée sur le toit, de gauche à droite.