L'origine du Malletier
- Charly Martin
- 25 févr. 2020
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 mars 2020
C’est au XIV siècle, sous Charles V, que le métier de coffretiers malletiers apparait, avec la fabrication de coffres, cantines, sommiers ou bahuts en bois. Ces coffres étaient garnis ou cousus d’un cuir épais et servaient surtout au transport de marchandises.
On compte en 1479 seulement sept coffretiers sur le royaume de France. Les artisans coffretiers décident de former une « corporation » afin de distinguer leur métier de celui des sellier-arracheur et défendre leurs intérêts. Deux arrêtés rendus par Charles IX furent ainsi signés en 1481 au château de Vincennes.

C’est à la suite du développement des carrosses en France, sous François 1er, qu’un charpentier décide de faire des « malles » pour les voyageurs fortunés. Cet artisan, au sud de Poitiers, s’appelait Maltier et donnera par la suite son nom à cette profession. Le terme de Coffretiers Malletiers est officialisé par Henri IV le 28 septembre 1596. L’orthographe reste encore incertain entre « Maletier » (le nom d’origine de l’artisan) et le « malletier » jusqu'à la révolution.
Dès lors, on retrouve pour la première fois le terme « valise » dans un dictionnaire, décrit comme étant un grand sac accroché à la croupe du cheval. Le premier « nécessaire a thé » apparait quant à lui en 1718, lorsque la duchesse d’Orléans déclare « Mon Fils a donné à sa soeur, une petite caisse ou se trouve tout ce qu’il faut pour mettre le thé ».
C’est durant la révolution, en 1792, qu’un artisan nommé François Martin ouvre un premier atelier dans Paris. L’artisan devient rapidement emballeur de Son Altesse Royal la duchesse de Berry et laissera par la suite l’entreprise au jeune François Goyard.
En 1843, après la présentation une année auparavant, de la première malle lit, Alexis Godillot et son fils crée l’entreprise Bazar Du Voyage, rue Neuve-saint-Augustin. Pour développer le nouveau marché des articles de voyage, avec des produits en cuir pour la chasse ou la pêche. Ils vont surtout se démarquer par la création des premiers sacs de voyage en toile, avec un fermoir et deux poignées en cuir. L’entreprise sera dirigée 5 ans après par le Prussien Alphonse Walker, toujours sous les ordres d'Alexis Godillot qui emploie plus de 1000 ouvriers sur Paris.
En 1845, Charles Etienne Rouselle s’établit au 229 rue Saint-Honoré et crée l’entreprise Aux Etats Unis. Une année après, en 1846, c’est François Martin Coulembier qui se déclare Emballeur Layetier lors de son mariage, et qui donnera naissance avec ses fils Jules Ferdinand et Charles Ferdinand à la maison Moynat.
On remarque dans la ville de Paris en 1849, 382 malletiers emballeur. Ce nombre sera de 420 en 1860, puis dépassera les 600 en 1878.
En 1854, deux années avant le brevet déposé à Vienne pour la première malle armoire, le jeune Louis Vuitton se déclare malletier emballeur a son tour et décide d’aplanir le capot des malles traditionnellement bombées.

L’entreprise Au départ apparaitra en 1889. Ruiné par la guerre, les frères Bertin et leur père ouvrent une boutique de paniers, Bertin frères, face a la gare du Nord. Il développerons ensuite la succursale Au Départ au 29 avenue de L’Opéra. Un frère habitait au déçu de la boutique Opéra, tandis qu’un autre au déçu de la boutique d’origine.
Aujourd’hui, l’entreprise Goyard a était relancée par Jean Michel Signole en 1998 et demeure toujours au 233 rue saint Honoré, Moynat par Bernard Arnaud en 2011, Au Depart par Gianfranco Maccarronne en 2018, Moreau par Fedor Savchenko en 2017 et Maltier en 2013 par un descendant de la Famille d’origine.
Malgré une toute autre utilisation, ces mallettiers sont aujourd'hui encore à la recherche de légèreté, d'innovation et de fonctionnalité pour permettre a ces objets de continuer à nous accompagner.
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