La malle secrétaire de Pierre Savorgan de Brazza

L’officier Pierre Savorgnan de Brazza était parmi les clients les plus fidèles du malletier Louis Vuitton et probablement parmi les plus intéressants. Sa mission était de gérer les relations entre les différentes civilisations d’Afrique et l’état français. Il a fait trois traversé vers l’Afrique et ne manquait pas, avant chaque voyage, de passer chez son malletier parisien pour commander ou restaurer les différents bagages nécessaires à son séjour.

Beaucoup de ces modèles sont aujourd’hui des pièces mythiques de la maison Louis Vuitton, telle que sa très célèbre malle lit en toile monogramme commandée en 1889 et sur laquelle il persuadera le roi Makoko de placer ses territoires sous protection française.

Nous allons dans cet article nous concentrer sur l’histoire de sa malle secrétaire, commande spéciale réalisée en 1890 pour son dernier voyage.

Ce modele unique d’exception est entièrement recouvert de cuivre, pour assurer une parfaite résistance.

On retrouve également les premières serrures en cuivre dit « incrochetables » assurant l’inviolabilité de la malle ainsi qu’un intérieur compartimenté transformant le bagage en un véritable bureau portatif, d’un simple mouvement.

Cependant, une petite subtilité va définitivement démarquer cet object des autres malles.

Conscient que ses missions pouvaient avoir de plus en plus de répercussions diplomatiques, l’explorateur demande en toute discrétion, qu’un tiroir secret soit aménagé dans sa malle bureau, tiroir complètement invisible, lui permettant d’entreposer ses documents les plus sensibles sans craintes. L’intérêt pour cette malle pris une nouvelle ampleur lorsque Savorgnan mourut le 14 septembre 1905, durant son troisième et dernier voyage en Afrique.

Dès lors, ses malles et leur contenu sont ré-expédiés vers la France. Parmi ces bagages, la fameuse malle bureau est immédiatement saisit par l’état Français, dans le but de récupérer les précieux traités signés entre l’officier diplomatique et les différentes civilisations.

Problème, personne ne trouva l’emplacement du tiroir dissimulé, et c’est George Vuitton lui même, fils de Louis Vuitton, qui fut convoqué pour sortir les manuscrits de la malle. Ces documents, qui nous sont aujourd’hui encore, complètement inconnus, dénonceraient les agissements de la France sur les différentes civilisations africaines.